Il s'agit d'une secte fondé au 13ème siècle par le appelé aussi soufi Djalal al-Din RumiMevlana.
Les derviches tourneurs ont acquis une notoriété grâce à la transe extatique provoquée par leur danse sacrée tournoyante exprimant un symbolisme cosmique et mystique.
Celaleddin Rumi (Mevlana) est le plus grand philosophe et mystique de l’Islam Turc. On l’appelle Rumi parce qu’il vivait en Anatolie, pays des Romains pour les Arabes. Le surnom de Mevlana qui lui fut donné par ses disciples signifie « notre maître ».
Mevlana naquit en à Balkh en 1207, au Khorasan, région frontière entre l’Iran et l’Afghanistan. La famille de Mevlana était très connue et son père un éminent théologien.
En 1219, la famille de Mevlana quittèrent Balkh à cause des invasion de Mongols et ils s’installèrent à Laranda (actuelle Karaman – en Turquie). Après la mort de son père en 1232, il alla en Syrie, Alep et Damas où il poursuit ses études et perfectionna ses connaissances théologiques. Puis il retourna à Konya en 1240 où il enseigna la Jurisprudence et la loi canonique.
En 1244, la rencontre capitale de sa vie avec un derviche errant, Sems (Shams) de Tabrizi, qu’ il devint son maître spirituel. En 1247, Sems de Tabrizi fut assassina.
La mort de Sems de Tabrizi inspira à Mevlana le Sema, ou la danse de derviches tourneurs, manifestation spontanée d’émotion et de douleur, qui créa le soufisme.
Mevlana compose son « Divan », odes qui sont des chants d’amour et de deuil. Mevlana mourut le 17 décembre 1273.
Aujourd’hui Le sema, ou danse des derviches tourneurs est exécuté lors de fêtes commémorant la mort de Mevlana le 17 décembre chaque année à titre de spectacle et non de cérémonie religieuse.
Le Sema (danse sacré des derviches tourneurs), s’exécute dans le Semahane (salle de danse).
Le derviche est vêtu d’une longue tunique blanche, couleur du deuil pour la mort, et d’une toque cylindrique en poil de chameau, symbole de la pierre tombale.
La main droite levée vers le ciel, il recueille la grâce divine qu’il transmet à la terre par la main gauche tournée vers le sol. Il pivote sur le pied gauche en traçant un cercle au tour de la piste pour parvenir à l’extase qui lui permettre de s’unir à Dieu.
La danse est donc est une prière, un dépassement de soi à l’union suprême avec Dieu. Elle produit la rotation des planètes au tour de soleil. Le cercle est également le symbole de la Loi religieuse qui embrasse la communauté musulmane toute entière et ses rayons symbolisent les chemins menant au centre où se trouve la vérité suprême, le dieu unique qui est l’essence même de l’Islam.
La pensée de Mevlana exerça une très grande influence sur la littérature, la musique et l’art. Pour Mevlana, le but essentiel est de rejoindre l’existence divine. La recherche de Dieu, ou recherche de l’unité, est d’ailleurs au centre de l’Islam. On peut y accéder par la mort ou par l’amour de tout ce qui existe, puisque tout le monde est reflet de Dieu. Aimer l’humanité, c’est aimer le Dieu. Par l’amour on atteint l’être absolu, l’anéantissement en Dieu.
Peu Importe le chemin suivi pour rejoindre Dieu : chrétiens, juifs, bouddhistes, musulmans ont le même Dieu.
Mevlana (Rumi) et plusieurs sultans seldjoukides avaient épousé des femmes d’origine chrétienne qui restent libres de conserver leur religion.
L’appel de Mevlana s’adresse à tous : « Viens, qui tu sois, croyant ou incroyant, viens, c’est ici la demeure de l’espoir. » Cette attitude œcuménique trouve sa place dans le monde turc qui a toujours fait preuve d’une extrême tolérance dans le domaine religieux.
Le soufisme, source d’inspiration pour la poésie et la musique, a exercé une grande influence sur la littérature. Les poètes soufis ont composé dans la langue des poèmes et des chants destinés à la dévotion populaire.
Les derviches vivaient dans la prière, la méditation et l’obéissance absolue au sheikh (supérieur).
La remise du froc de laine (suf) habits des prophètes qui ont précédé Mohamed, comme Jésus, était le symbole de leur investiture. Les nouveaux initiés devaient se livrer à des pratiques ascétiques et jeûne : menant 1001 jours, ils devaient exécuter les travaux les plus rebutants, dormir sans matelas et accepter d’être battus pour leurs fautes, car c’est la pratique de l’humanité et de la charité que l’on parvient à Dieu.
Les confréries des derviches (« pauvres » en Persan) tourneurs, ou Mevlevis, est appelée tarikat. Le chemin dont il s’agit est l’itinéraire de l’âme vers le Dieu tracé par l’entraînement spirituel.
Après la mort de Mevlana, son fils Sultan Veled réorganisé la confrérie et crée l’ordre des « Mevlevis » (derviches tourneurs).